Préserver son cerveau : c’est bête comme chou
Et si pour une fois, lorsqu’on vous propose du chou, vous vous réjouissez plutôt que d’essayer de ne pas en manger ? Car oui, le chou c’est délicieux lorsqu’il est bien cuisiné, mais il est surtout excellent pour votre santé.
Saviez-vous par exemple qu’il est reconnu pour être un super remède contre les ulcères ? Ou encore qu’il prévient l’apparition des cancers les plus fréquents [1-2-3] ?
Et si vraiment, vous n’aimez pas ça, je lui ai quand même trouvé une étonnante utilisation cutanée pour soulager les plaies [4].
Vous verrez, c’est surprenant comment un simple crucifère contribue à votre vitalité.
Ce régime réduit de 30% le risque de souffrir d’Alzheimer
Une équipe de chercheurs canadiens a élaboré un régime alimentaire qui réduirait le risque de contracter Alzheimer de 30% et ralentirait d’autres processus de dégradation du cerveau liés à l’âge. Selon leur étude, consommer des baies et des légumes de la famille des crucifères, tels que le chou, le chou-fleur, le chou de Bruxelles et le chou pommé permet d’aider et de préserver la santé du cerveau [16].
Ici, le chou est particulièrement intéressant car il contient de la vitamine K. J’ai déjà évoqué l’importance de cette vitamine pour lutter contre les maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou la démence.
De plus, le chou est un concentré d’anthocyanes qui réduisent la formation de la plaque bêta-amyloïde sur le cerveau et qui empêchent la détérioration de la mémoire à court et à long terme.
Pour aider votre cerveau à bien vieillir et éviter l’apparition de maladies, je vous recommande d’en manger 3 fois par semaine dont 2 fois cru (surtout si vous avez plus de 50 ans).
Ce jus peu ragoutant aide à traiter les ulcères
Le chou sera votre meilleur allié pour traiter les ulcérations-digestives et les conséquences de leur chronicité [2-3].
Des études chez l’animal ont démontré que le chou inhibait les mécanismes d’action qui provoquent l’inflammation tout en favorisant la cicatrisation de la muqueuse endommagée [2-3].
D’autres recherches ont également montré que manger plus de légumes crucifères comme le chou réduit certains marqueurs sanguins de l’inflammation [8]. Une étude portant sur plus de 1000 femmes chinoises a mis en évidence la capacité du chou à réduire l’inflammation. Celles qui mangeaient les plus grandes quantités de ce légume avaient des niveaux d’inflammation presque 20% inférieurs par rapport à celles qui en consommaient moins [9].
Il n’est donc pas étonnant de retrouver le jus de chou parmi les remèdes traditionnels pour soulager ou traiter les ulcères gastriques ou duodénaux. Peu appétissant, il s’avère pourtant d’une grande efficacité !
50% de risques en moins de contracter
un cancer de la vessie ou de la prostate
Selon plusieurs études épidémiologiques chez l’homme, consommer régulièrement du chou permet de diminuer l’apparition des cancers les plus courants : poumon, estomac, prostate, sein, ovaire ou colorectal [10-11-12-13].
Les études synthétisées par les docteurs Béliveau et Gingras montrent même une réduction du risque de 50 % pour les cancers de la vessie et de la prostate et de 30 % pour le cancer du poumon [4].
Je vous conseille particulièrement le chou rouge qui contient 3 puissants actifs anti-cancer : la sinigrine, le lupéol et le sulforaphane.
Le chouchou d’un microbiote intestinal en eubiose
Le chou est tout simplement un super aliment pour mieux digérer. Riche en fibres solubles et insolubles, lorsqu’il est fermenté, il se transforme en un fantastique ingrédient pour votre
microbiote [14-15].
Il va notamment favoriser l’augmentation des bactéries intestinales non pathogènes spécifiques : les bifidobactéries et les lactobacilles. Ces micro-organismes remplissent des fonctions importantes comme la protection du système immunitaire et la production de nutriments essentiels tels que les vitamines K2 et B12 [14-15].
Manger plus de chou est un excellent moyen de garder votre système digestif opérationnel. Il est aussi bon pour soulager les douleurs causées par une digestion difficile ou si vous souffrez de constipation [14-15].
Pour préserver tous ses bienfaits, je vous conseille de le consommer fermenté, cru, en jus ou cuit à la vapeur. La cuisson à tendance à détruire certains actifs et à diminuer ses actions bénéfiques.
Je vous livre une astuce assez facile pour savoir évaluer la cuisson de votre chou : sentez-le. S’il dégage une odeur forte et désagréable, c’est qu’il a cuit trop longtemps.
Le pansement improbable à base de chou
Connaissez-vous l’incroyable récit de la guérison du charretier d’un petit village du Doubs qui a évité une amputation simplement en utilisant des feuilles de chou ? Ça paraît presque grotesque, et pourtant c’est une histoire authentique.
L’évènement s’est passé un matin de 1880. Un charretier se blesse gravement à la jambe avec son chariot qui lui a roulé dessus par accident. Ses blessures sont tellement graves que la seule solution semble être l’amputation. Cependant, la mère du blessé tente le tout pour le tout et élabore un pansement à base de feuilles de chou préalablement écrasées au rouleau. Dès le lendemain, les résultats obtenus furent spectaculaires : la douleur s’était considérablement atténuée. En 8 jours le patient était totalement guéri !
Même le chirurgien de l’époque n’en croyait pas ses yeux [5].
Encore une fois, nos ancêtres savaient tirer parti des bienfaits de la nature, mais comment expliquer les actions cicatrisantes du chou ? Il est difficile de répondre scientifiquement de manière précise à cette question. Cependant plusieurs pistes sont considérées parmi ses constituants :
- Le sulforaphane : il s’agit d’un composé organosulfuré, qui a démontré des effets concluants pour traiter les infections de staphylocoque doré.
- L’indole-3-carbinol et les flavonoïdes : ils sont connus pour lutter contre des bactéries spécifiques telles que divers staphylocoques et entérocoques, Escherichia et Pseudomonas [4-5].
Le chou est ainsi très utile pour soulager les plaies purulentes. Pour cela, il vous suffit de l’appliquer directement sur votre plaie nettoyée.
Pour être certain de bien faire, je vous donne la recette de nos grands-mères :
- Après avoir lavé les feuilles à l’eau tiède, enlevez les côtes saillantes, puis aplatissez-les avec un rouleau à pâtisserie.
- Appliquez 1 à 4 épaisseurs de feuilles sur la zone à traiter et recouvrez de gaz, puis maintenez le cataplasme à l’aide d’un bandage.
- Changez tous les jours votre pansement.
L’astuce pour que ça soit plus efficace est de choisir un légume bien frais et de privilégier les choux verts [6].
Ce mauvais conseil qui diabolise le chou
Vous avez probablement lu ou entendu qu’il faut éviter de manger du chou si vous souffrez d’hypothyroïdie ou si vous êtes une personne à risque. Cette idée vient de sa richesse en composés goitrigènes, c’est-à-dire qui peuvent bloquer l’utilisation de l’iode par la thyroïde et donc ralentir son activité.
En effet, lorsque vous coupez ou mâchez du chou, 2 substances appelées isothiocyanates et thiocyanates se libèrent. Ce sont elles qui pourraient réduire l’activité de la fonction thyroïdienne.
Cependant, plusieurs études ont démontré, que ce phénomène pouvait être dangereux uniquement si vous souffrez en plus d’un déficit en iode. Si ce n’est pas le cas, vous n’avez aucune raison de vous en priver. Bien au contraire, les thiocyanates stimuleraient la synthèse de la T4 qui a dû mal à se faire si vous souffrez d’hypothyroïdie. En synergie avec le sélénium, les crucifères en général peuvent ainsi soutenir la fonction thyroïdienne [17 -18].
Bien à vous,
Eric Müller
Qu'avez-vous pensé de cet article ?
Si on souffre d hyper thyroïdie on ne doit pas en manger
Bonsoir.
Merci beaucoup pour tous vos conseils éclairés. Pourriez-vous me dire si le chou fleur en pickles gardent toutes propriétés que vous mentionnez?
Comment faire du chou rouge ou vert fermenté?
merci beaucoup de vôtre réponse.
Michèle